De remplaçant de Courtois à héros providentiel : Andriy Lunin s'est érigé en maillon essentiel du Real Madrid
Le portier ukrainien a permis au Real de s'imposer face à Manchester City, en arrêtant notamment deux tirs au but. Mais durant la rencontre, Andriy Lunin s'est également montré décisif dans les moments clés.
- Publié le 18-04-2024 à 12h14
Le regard concentré, plongé dans les yeux de Bernardo Silva. Au moment où le Portugais va frapper son penalty, Andriy Lunin semblait déjà savoir quoi faire. Plonger, ou rester debout ? Son choix était déjà fait. La deuxième option était la bonne et à partir de ce moment fatidique, le Real peut recoller à un tir au but partout dans une séance au suspense insoutenable. "Je devais prendre un risque. On avait choisi un tir sur lequel je ne bougerais pas et, grâce à Dieu, ça a payé", a-t-il avoué après la rencontre.
Quelques minutes plus tard, le portieur réitère. Cette fois, il se couche sur une frappe de Kovacic, certes mal calibrée, mais tout autant décisif. "Je suis l'homme le plus heureux du monde". Avant d'être félicité par son entraineur, Carlo Ancelotti.
Le héros inattendu s'appelle donc Andriy Lunin. Débarqué dans la capitale espagnole dans le plus grand anonymat en 2018, en provenance de Lugansk, il ne s'est contenté que de maigres apparitions sous le maillot merengue. Quinze, pour être exact, avant cette saison et les blessures de Thibaut Courtois. Il a aussi enchainé les prêts, pour s'aguerrir. Un an à Léganès (2018-19), puis Valladolid (2019-début 2020) et enfin une demi-saison à Oviedo (janvier à juin 2020).
Cette saison, c'est la consécration après six années à ronger son frein sur le banc du Real. Il a néanmoins fallu attendre plusieurs coups du sort : les blessures de Courtois, et les performances en demi-teinte de Kepa, arrivé durant l'été pour pallier l'absence du Belge. Sauf que l'Ukrainien a renversé la hiérarchie. Depuis, il compte 27 matchs cette saison toutes compétitions confondues, de quoi être indispensable aux yeux d'Ancelotti.
17 arrêts sur les deux dernières rencontres retours
Était-il fautif sur le coup-franc de Bernardo Silva lors du match aller ? Peut-être, car il faut avouer que son placement n'était pas idéal. Mais depuis, Lunin s'est rattrapé de la meilleure des manières.
Hier soir face à City, il a totalisé neuf arrêts, prolongations comprises. Il n'a pu cependant rien faire sur l'égalisation de Kevin de Bruyne mais qu'importe, le Real est qualifié pour les demi-finales. Et ça, ils le doivent en grande partie à leur rempart ukrainien. Il fallait bien un héros providentiel pour arrêter ce Manchester City, et le Real a trouvé en Lunin la doublure idéale avant le retour de Thibaut Courtois.
Double ou triple arrêt, intervention sur les nombreux centres des Citizens et décisif durant la séance de tirs au but, il n'a jamais semblé perturbé par l'enjeu d'une telle rencontre. Le quotidien AS l'a d'ailleurs encensé, dans son édition du jour : "Lunin est-il un gardien de grand match ? Oui, absolument. Son baptême – car un joueur madrilène n’est baptisé que lorsqu’il réalise une belle performance lors d’un soir de Ligue des Champions – était plus un plongeon dans la mer que quelques gouttes sur le front. Le match de Lunin à Manchester a été sublime, héroïque et surtout vital."
Le casse-tête quant à son avenir à Bernabeu va se décider prochainement, mais en attendant, le doublé Liga-Ligue des Champions n'est plus si loin.